samedi 9 avril 2016

10 jours à Canggu

Après deux mois de baroudage en Nouvelle-Zélande et deux semaines de visite autour de Bali, j'ai décidé de m'accorder un repos bien mérité en restant plus de 4 jours au même endroit (exploit!). Je pensais être capable de tenir le rythme mais voir chaque jour de nouvelles choses, de nouvelles têtes (et l'incessante question qui va avec: "where are you from?) d'assimiler de nouvelles informations... ça fatigue énormément le cerveau mine de rien! J'ai donc calmé quelque peu ma soif de découverte pour m'installer une dizaine de jours à Canggu au nord de Kuta, Legian et Seminyak. L'arrondissement de Canggu est le lieu idéal pour se poser: on y trouve de très bon spots de surf avec de belles vagues (idéal pour débuter) et la plage est beaucoup moins polluée et fréquentée que ses voisines du sud. De plus, on est plutôt au calme, les rues sont aérées et proches des rizières. Pour couronner le tout, Canggu compte de (très) bons restaurants dont pas mal de végétariens et même végétaliens, des bars et des hôtels sympas qui contentent toutes les bourses. Bref, pour une petite semaine de repos, je recommande vivement cet endroit.
Rizières à 5 minutes à vélo depuis mon auberge.
Néanmoins, la principale raison de ma venue à cet endroit est... Serenity. Une école de yoga comportant une eco-guesthouse et un restaurant healthy. Une fois arrivée je me suis donc empressée d'acheter le pass pour 7 jours de cours illimités (700 000 rp, soit environ 50 chf, c'est franchement raisonnable). Malheureusement, leurs chambres étant complètes, j'ai du séjourner dans une auberge de jeunesse un peu plus loin, la "Monkey House". L'établissement appartient à une très gentille indonésienne d'origine javanaise qui s'est associée à Ari, une surfeuse-osthéopathe catalane tombée amoureuse de l'endroit.

Pour le premier cours de yoga, je me suis inscrite pour du "Restorative yoga". Je n'avais aucune idée de ce que c'était mais jétais extrêmement motivée et me réjouissais de pouvoir bouger un peu...



Ben... raté! Pour ceux qui ne connaissent pas le "Restorative yoga", c'est une pratique qui permet de calmer l'esprit et de détendre le corps. Pour ce faire, on utilise des supports pour se poser confortablement dans des positions que l'on garde pendant 10 à 15 minutes afin de libérer les tensions que l'on pourrait ressentir. Bref, pour l'aspect dépense physique on repassera... et pour la détente de l'esprit alors? Disons que Bali jouit d'un super climat toute l'année, par conséquent, la salle de classe est ouverte sur l'extérieur. C'est très joli mais si vous ajoutez à cela le fait que le cours se déroule à 18h: "Bonjour les moustiques et autre bébêtes volantes très moches"! C'est clair que si j'étais un moustique je n'hésiterai pas... les gens qui méditent et qui ne bouge pas c'est un véritable "All you can eat". Donc, évidemment, j'étais incapable de me concentrer en essayant de me retenir de ne pas donner de violents coup de main pour chasser les coléoptères qui venait me chatouiller la nuque et les jambes... "Concentre toi sur ta respiration". J'ai essayé de le faire à un moment avec un moustique qui me piquait la joue en essayant de ne pas y penser, j'ai franchement regretté à la fin du cours. Grrrrr!  Ça gratte!

Que vous sachiez, cela ne m'a pas dégoûté du "Restorative yoga", au contraire... J'ai été tellement frustrée d'être passé à côté du cours que je me suis réinscrite le jour suivant... à 14h!!!

En plus du yoga, j'ai consacré pas mal de temps à faire du surf. Au début de mon séjour, j'avais envie de faire un cours avec un prof pour consolider ce que je savais (pas grand chose pour être franche, cela faisait moins d'un an que je pratiquais ce sport). J'ai proposé à une suisse allemande complètement débutante de se joindre à moi... Elle était motivée.

Sur la plage, la plupart des Indonésiens qui louent les planches de surf proposent des cours pour 350 000 rp / personne avec un prof par personne. Avec nos grands sourires, nous avons pu les négocier pour 100 000 de moins (je précise que 350 000 rp est le prix normal et que, surtout en haute saison, vous pouvez oublier de négocier un cours à 250 000). Après quelques explications succinctes et peu utiles, direction la grande piscine salée! Le cours était sympa mais sans plus car à part nous pousser dans les vagues et nous gueuler "up" au moment opportun, les mecs n'étaient pas d'une très grande utilité. La Suisse allemande qui m'accompagnait était contente car elle avait réussit à se mettre debout mais personnellement j'attendais un peu plus d'informations techniques et de conseils de leurs part. Bref, les profs sur la plage... pourquoi pas si c'est votre première fois mais sinon bof bof.

Du coup les jours suivants j'ai décidé d'y aller seule... et c'était super! J'ai pu faire de bons take-off et même quelques changements de direction! Youpi!
En mode "conquérante des mers".
Par contre, la mer était toujours très calme et il y avait beaucoup d'attente entre les vagues. Du coup, lorsqu'un matin, un surfeur dans mon auberge m'a dit: "si tu veux des vagues, c'est maintenant!" Ni une, ni deux, j'ai enfourché mon vélo direction la plage pour louer une planche et en profiter! Mais j'ai vite déchanté: il y en avait effectivement beaucoup... trop! Et en plus elles étaient énoooormes! Vous êtes déjà entré dans une machine à laver en marche...? Moi oui! Lorsque j'ai vu cette immense vague arriver derrière moi et que j'ai eu envie de la tenter quand même. Je me suis mise à ramer pour essayer de la prendre mais malheureusement elle a commencé à méchamment se creuser et à m'aspirer vers le haut, la pente était devenue trop raide... impossible à contrôler. J'ai piqué du nez vers l'avant et là... je ne pouvais plus rien faire à part attendre que ça passe. La vague m'a bouffé, digéré et tout le reste, une boucherie. C'est là que j'ai compris que le surf est non seulement un sport difficile mais aussi dangereux. Quoi qu'il en soit, après plusieurs douloureuses tentatives (un coup d'aileron de surf sur le bras, ça fait "aïe") je me suis décidé à retourner sur la plage et à faire une bonne grosse pause de surf... en fait, je n'en ai pas refait après car mon séjour touchait presque à sa fin. Je n'étais restée que 1h-1h30 dans l'eau mais j'étais exténuée. Ça m'apprendra à faire ma maligne!
Le coup d'aileron dix jours après...
À ce moment là, je me suis faite une réflexion existentielle : certain pense que le surf est un sport sexy... En effet, si l'on considère que c'est sexy d'avoir du sable collé partout (oui, absolument partout), des coups de soleil sur les fesses et les mollets (et nulle part ailleurs), le maillot de bain de travers, les cheveux emmêlés dans tout les sens, les yeux rouges ainsi que de l'eau de mer qui peut sortir de nos oreilles ou de nos narines à tout moment dans les 24h (oui oui, je vous jure c'est incroyable ce que l'on peut stocker là dedans! Pensez-y si vous avez besoin de passer du liquide dans un aéroport) alors oui c'est un sport incroyablement sexy! En tout cas, je vous raconte pas à quoi je ressemblais après la session "machine à laver", c'était loin d'être du propre!

Quoi qu'il en soit, le lendemain, je suis quand même retourné sur la plage pour m'y reposer un moment sans me baigner. Alors que je regardais attentivement les vagues dans une pose méditative, deux balinais sont venus m'aborder avec des lunettes de soleil dans les mains. J'allais gentillement refuser, pensant qu'il s'agissait de vendeurs ambulants comme on en trouve pleiiiin sur les plages, mais l'un d'eux a pris la parole avant que je ne formule mon refus: "Nous avons un client en Corée du sud qui réalise ces lunettes de soleil et nous cherchons un modèle pour poser avec (ah ouais j'avais pas vu qu'il avait un immense appareil photo dans ses mains!). Nous réaliserons des affiches publicitaires par la suite. Seriez vous d'accord de poser pour nous?" Et voilà comment je suis devenue mannequin en Corée! Par contre, j'aurai adoré partager ces photos avec vous mais je suis sûre qu'ils n'ont pas réussit à comprendre mon écriture lorsque je leur ait donné mon adresse e-mail: je n'ai toujours rien reçu.

L'un de mes rituels préféré pendant ces 10 jours à été d'aller voir le coucher de soleil. Les balinais comme les touristes se réunissent cérémonisement sur les plages pour ce magnifique et poétique spectacle, chaque jour différent... un enchantement! Comment ne pas aimer un endroit où la nature se donne à voir si facilement et généreusement?

Dernier couché de soleil avant le départ. 
Coucher de soleil post-surf. 

C'est avec l'esprit plus clair, les piles à bloc et la mémoire chargée de belles images et de souvenir que j'ai quitté Bali le 6 avril pour me rendre à Surabaya, deuxième plus grande ville du pays... une ambiance bien bien différente.




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